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Visages d'un jour

La joie ressemblait à Annie ce samedi,

Avec ce naturel dynamique et joyeux,

qu’une bise rend heureux,

 

Le partage inattendu vint de Magda ce matin-là,

cachant sa fragilité émotionnelle dans son travail manuel,

et se créant une carapace, pour ne pas lui laisser de place

 

La bienveillance se nommait Constance,

Invitant à discuter autour d'un café à l’épicerie solidaire

De l'importance qu'a pour elle Dieu le Père

 

La gentillesse ne quittait jamais Brigitte,

Toujours souriante, pleine de foi et d’énergie

et pour chacun, toujours un mot gentil

 

Le bruit du silence était celui d’un écran tapoté,

Sur lequel pianotait un couple ukrainien, sourd muet,

Seul moyen qu’ils avaient trouvé pour communiquer.

 

L’amitié s’appelait Fatima, que j’ai prise dans mes bras,

Il est important de savoir sur Qui compter,

Quand on porte seule une famille et ses difficultés.

 

La souffrance avait le visage de Laetitia ce jour-là

Blafarde, les traits tirés de la personne qu’on vient d’opérer,

et qui espère que demain, tout va s’améliorer.

 

L’espérance avait le visage d'une jeune fille ce samedi,

épuisée par les douleurs, mais pleine de cet espoir sur son lit,

Que, désormais, va renaitre sa vie.

 

La serviabilité était grande, belle, noire et enturbannée,

Et gardait avec efficacité les caisses d’un supermarché

Souriante et amusante, elle était là pour aider et dépanner.

 

L’absence n’avait pas de visage mais des mots pesés

Des messages d’encouragement, et d’amitié

Une présence par la fraternité

 

On ne compte jamais les visages qu’on croise dans une journée

Et on ne garde en mémoire que ceux qui nous ont marqués,

Alors qu’il y en a tant qui ont contribué avec discrétion à l’enjoliver

 

A bien observer, la foi n'était pas nommée,

mais derrière tous ces visages et ces partages,

c’était le Sien bien vivant, qui était présent.